« La plus grave menace pour l’avenir de l’humanité reste l’explosion démographique » René Dumont
Argumentaire
Y a-t-il une relation entre la croissance démographique et le réchauffement climatique ?
De toute évidence, plus il y a d’humains sur Terre, plus il y a de consommation/combustion d’énergies fossiles et donc plus il y a d’émissions de CO2, quelles que soient par ailleurs les émissions de chacun. Les courbes de croissance de la population et d’augmentation des émissions sont d’ailleurs superposables. Et comme ce CO2 participe de façon significative au réchauffement, on a là une première réponse.
Mais pour aller plus dans le détail, il faut savoir que depuis le début du XXème siècle, les émissions de CO2 ont été multipliées par seize et que dans le même temps, la population a été multipliée par quatre. On en déduit aisément que les émissions individuelles ont aussi été multipliées par quatre. De ces constatations, on peut dire en première analyse que l’augmentation des émissions individuelles et celle de la population ont une responsabilité égale dans le réchauffement.
Ce résultat doit néanmoins être tempéré, car il s’agit là d’une moyenne : il y a des pays où l’augmentation des émissions individuelles a été plus forte que dans d’autres. Ce rapide historique devrait donc au moins nous inciter à ne pas commettre la même erreur en continuant de laisser nos effectifs croître sans limite.
Mais voyons maintenant ce qu’il risque d’advenir. Pour cela on ne prendra qu’un seul exemple, celui de la croissance démographique prévue en Afrique subsaharienne. Cette partie du continent (moins l’Afrique australe) pourrait voir sa population croître de près de 3 milliards d’individus d’ici à la fin du siècle, cette augmentation à elle seule, soit dit en passant, représentant la population totale de la planète en 1960… Eh bien, si les émissions de CO2 individuelles atteignent le niveau de ce que l’on nomme les « gaz à effet de serre vitaux », c’est-à-dire 1,3 tonne par an, le total des émissions de cette zone sera alors supérieur aux émissions actuelles des USA. Dit sous une autre forme, si les américains revenaient à l’âge de pierre, ça ne servirait à rien puisque cela serait compensé par la seule augmentation de la population africaine et ce à émissions minimales.